Succession, ton univers impitoyable

La série HBO entame son dernier tour de piste. Logan Roy est ses enfants se livreront une dernière bataille devant nos écrans. Ses personnages pourtant antipathiques auront réussi à captiver nombreux téléspectateurs. Décryptage du phénomène télévisuel du moment.

Ils sont riches, ils sont sans pitié, ils sont détestables et pourtant tout le monde les adorent. La famille Roy , à la tête d’un énorme conglomérat médiatique Waystar RoyCo, n’est pas avare en coups bas. Le patriarche , Logan, interprété par Ryan Cox, n’hésite pas à manipuler et utiliser tout les moyens nécessaire pour garder son empire. C’est d’ailleurs lui qui met en compétition ses propres enfants pour obtenir la succession. Inspiré du magnat des média Rupert Murdoch, propriétaire de Fox News, il est essence de l’homme d’affaire capitaliste écrasant les individus sous sa botte et ses progénitures ne sont pas mieux. Ses quatre enfants Shiv, Kendall, Roman et Connor ont été maintenus dans une bulle et tentent de suivre les pas de leur père.

Cette famille a tout de ce qui a de plus abject. Et pourtant là est le plaisir, on entre comme une petite souris dans dans ce jeu de dupe au milieu d’un monde des tout puissants. Les personnages montent, chutent, sont humiliés. Le génie est de dépeindre le grotesque de ses protagonistes. Cette famille sensé faire la pluie et le beau temps dans l’opinion se déchire face à nous dans un théâtre comique. Les traits sont grossis volontairement pour rendre risible ses puissants. Le plaisir est donc malicieux à regarder la série.

Un portrait au vitriol

Succession est une satire. Elle donne un regard réaliste crus et cynique d’une société américaine à deux vitesses. L’Amérique n’est pas vécus mais subie. Le fantasme joue énormément dans son succès après tout Jesse Amstrong, créateur de la série, est un britannique qui ne connaît pas comme 99.99% de la population ces ultras riches décris dans son soap. Ils s’entourent de dramaturges et scénaristes pour écrire la trame. L’enjeu est de donner une trajectoire shakespearienne à l’intrigue. On explore sous un angle tragi-comique ce monde inaccessible. Mais pourtant si proche car si ses personnages sont éloignés, ils se déchirent sur les problèmes que peuvent connaître toute les familles, l’éloignement, la rivalité, la jalousie et les non-dits.

Damien Justine

 

 

Crédit photo de couverture : Warner bros

 

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