8000 sages-femmes ont manifesté pour la cinquième fois le jeudi 7 octobre 2021. Elles ont revendiqué : la création d’une sixième année d’étude, un doublement de leurs effectifs, une hausse de leurs salaires et la création d’un statut médical pour les sages-femmes.
« Quand on est sage-femme, on n’a pas le choix, il faut militer ». Chantal Birman ne mâche pas ses mots dans le documentaire « A la vie » d’Aude Pepin. Un tiers de la profession s’est réuni, avec trois revendications listées dans un communiqué de presse rédigé par l’Organisation Nationale Syndicale des Sages-Femmes :
- L’ajout d’une sixième année d’étude :
La profession qui consistait à accompagner les femmes au cours de leur accouchement n’a de cesse d’évoluer depuis un certain nombre d’années. Dorénavant les sages-femmes pratiquent un suivi gynécologique, la vaccination, les consultations de contraception, les dépistages des IST ainsi que les interruptions de grossesse médicamenteuses et bientôt instrumentales. Elles réclament aussi la reconnaissance du statut d’enseignant-chercheur. Les sages-femmes contrairement aux autres métiers du corps médical doivent effectuer leurs recherches lors des périodes de détachement ou de temps libre.
- Le doublement de leurs effectifs
« On a l’impression d’être constamment à la limite de la maltraitance avec nos patientes à cause du manque d’accompagnement qu’on leur offre » confie Chloé, une jeune sage-femme de la polyclinique de Franche Comté. Le plus gros problème actuel reste le manque d’effectif, qui entraîne le surmenage. la foule scande “1 femme = 1 sage-femme” comme le préconise la Haute Autorité de Santé dans les décrets de périnatalité de 1998. Ils déterminent un effectif qui ne permet plus d’accompagner correctement les femmes vers la maternité.
- La création d’un statut médical et une augmentation de salaire
les sages-femmes exercent une profession médicale pourtant elles sont fonctionnaires, et revendiquent au minimum un statut de cadre. Les grandes responsabilités, les horaires et la charge de travail liés à cette profession ne sont pas en adéquation avec un salaire de 2085€ brut en début de carrière. Le 16 septembre dernier, le ministre de la Santé Emmanuel Verant leur a promis une prime de 100€ net aux sages-femmes à partir de janvier 2022, en plus de 183€ d’augmentation du personnel hospitalier de la loi Ségur.
Un combat central aujourd’hui
Soutenues par de nombreuses personnes par le biais des réseaux sociaux. Il paraît indispensable de protéger ce qu’il se passe en salle de naissance afin de protéger la vie qui y naît. Ces manifestations de sages-femmes soulèvent la question de la place politique de la maternité en France. L’Etat saura t’il venir en aide à ces professionnelle de la santé au service de la femme ?
Ansri Leïla
Crédit photo à la Une: @riot_n_chill
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