Coupe du monde de Rugby : l’heure du bilan

La Coupe du monde de rugby s’est achevée sur une victoire de l’Afrique du sud face à l’Angleterre (32/12), samedi 2 novembre au Japon . Retour sur le déroulement de cette compétition, son organisation, avec ligne de mire la prochaine édition en 2023 en France.

Pieter-Steph du Toit célèbre la victoire après le coup de sifflet final de Jérome Garces en finale contre l’Angleterre
Crédit photo (Photo Michael Steele/Getty Images)

La Coupe du monde de rugby au Japon, a connu son lot de surprises. Les Néo-zélandais, annoncé ultra favoris pour une troisième victoire consécutive après 2011 et 2015, ont vu leurs rêves de soulever la Coupe Webb Elis enlevé par la sélection anglaise dès les demis finales.

L ’Afrique du Sud qui s’est imposée cette année pour la troisième fois de son histoire. Les Springboks se sont parfaitement adaptés au rugby moderne alliant technique et confrontation physique. Leur jeu était une parfaite symbiose entres ces deux aspects de ce nouveau rugby. Un impact physique impressionnant avec des joueurs taillés pour le combat, et une technique exemplaire avec des joueurs toujours plus vifs et plus précis à l’instar de leur demi d’ouverture Handré Pollard ou encore de leur ailier star Chelsin Kolbe. Ils avaient annoncé la couleur en publiant une photo de plusieurs joueurs sud-africains qui apparaissaient quasiment bodybuldés pendant la préparation de leur mondial. Malgré une défaite face à la Nouvelle-Zélande au premier match, ils réalisent ensuite un parcours sans faute, jusqu’à la finale et proposent une démonstration de cette alliance entre puissance et technique en finale contre l’Angleterre.

Photo des springboks après l’entrainment, qui fait polémique sur des suspicions de dopage.
Crédit photo : Twitter @Springboks

Les Japonais avaient réalisé un exploit en 2015 en battant l’Afrique du Sud lors des phases de poules. Cependant, ils ne faisaient pas parti des « grandes nations » du rugby au début de la compétition. Le Japon se classe à la dernière position du top 10 mondiale au début de la compétition. Ils se qualifient pour les quarts de finales avec la première place de leur groupe malgré une concurrence très relevée avec l’Irlande et l’Ecosse, devant eux au classement mondiale. Cette équipe jeune et dynamique a surpris et impressionné le rugby mondiale par son envie, sa technique, et sa vivacité. L’évolution de cette équipe est fulgurante et le rugby japonais connait de belles heures devant lui. Il se classe désormais à la huitième place du rugby mondial.

L’Irlande et la Nouvelle Zélande : ce n’est pas pour cette fois

Cette fois encore, l’équipe irlandaise a quitté la compétition par la petite porte. Alors qu’elle se classait en tête du classement mondial au début de la compétition, elle reste l’une des rares grandes nations à n’avoir jamais connu une demi finale de coupe du monde. Elle est échoue a nouveau en quart de finale face à la Nouvelle-Zélande sur un score de 46 à 14. Pour les All blacks, cette compétition aussi est une déception.

Eliminée en demi-finale par la domination anglaise 19 à 7, le « pays du rugby » se voit jouer la petite finale face au Pays de Galles. L’objectif de la Nouvelle-Zélande était fixé par la télévision nationale, qui n’avait pas pris la peine de payer les droits de diffusion de ce match pour la troisième place. Le seul trophée pour cette équipe est celui du plus bel essai de la compétition.

Les typhons dominent les poules, mais sont absents des phases finales

Pas moins de trois typhons ont menacé les phases de poules de cette compétition. C’est dans cette situation de crise que des matchs ont été annulé pour la première fois de l’histoire de la compétition. Parmi ces matchs annulés, un a retenu tout particulièrement notre attention, le très célèbre « crunch » cette confrontation entre l’Angleterre et la France. Cette décision prise pour la sécurité des joueurs et des supporters remet en question toute l’organisation de cette compétition. Stéphane Glas entraineur de FCG Rugby ne cache pas son agacement face à cette décision et les directives de la fédération internationale de rugby.

« Dans une compétition comme ça, il faut jouer les matchs ! Je comprends pas qu’on annule les matchs… ça se voit au niveau fédéral, en hiver… »

Pas de surprise pour le XV de France

La compétition de la sélection française n’était pas de tout repos. Malgré une qualification sans aucune défaite pour les phases finales, le jeu proposé par l’équipe de France ne rassure pas. C’est en quart de finale que la sélection tricolore va s’épanouir et savoir élever son niveau de jeu. Un début de match maitrisé, et dominateur, ils virent en tête à la mi-temps. La seconde période est beaucoup plus délicate. Des choix de jeux contestables, des points cachés sur des pénalités et un geste impardonnable coutant un carton rouge au deuxième ligne français Sébastien Vahaamahina permettent au Pays de galles de se qualfier pour le tour suivant.

Sur cette compétition, les esprits semblent déjà tourné vers 2023, avec l’intégration de Fabien Galthié (sélectionneur désigné du XV de France après la compétition) dans le staff du sélectionneur Jacques Brunel. Dès le début de la compétition, les cadres de l’équipe avaient déjà annoncé leur retraite internationale, à l’instar du capitaine Guilhem Guirado. La place est laissée aux jeunes tels que Antoine Dupont, Romain Ntamack ou Demba Bamba, tous vainqueurs de la Coupe du monde Junior en 2018. L’objectif à présent est de faire murir ces jeunes pousses du rugby français et d’aller chercher une victoire en France lors de la prochaine édition.

Sébastien Ansart

 

Crédit photo : FRANCK FIFE / AFP

 

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