« L’idée soumise par Emmanuel Macron est un vieux serpent de mer »

Emmanuel Macron profitait de sa visite, vendredi, dans un centre social de Lens pour annoncer une aide au passage du permis. De quoi ravir les futurs automobilistes mais qu’en est–il des professionnels de l’éducation routière ?

Les professionnels de l’éducation routière ont vivement dénoncé, jeudi, l’annonce d’Emmanuel Macron. Il souhaiterait intégrer le code de la route à l’école. Le programme du président est présenté comme une baisse drastique du prix du permis de conduire et l’intégration du code de la route à l’éducation nationale. Il défend vouloir augmenter les chances de recrutements des habitants des territoires avec le moins de transports en commun. Le projet de loi ne fait pas l’unanimité au sein de l’éducation routière. Les professionnels des auto – écoles sont tout autant concernés. 

 

« Le permis n’est pas un bien de consommation »

« C’est populaire et facile d’annoncer qu’on va faire le code gratuit à l’école. Mais le permis n’est pas un bien de consommation. On parle de sécurité routière, c’est une formation, c’est la vie des gens » a déclaré le vice-président du CNPA-Education routière, Richard Zimmer, à l’AFP. 

« Inquiétude  et  Mauvaise idée » 

Le président de l’Unic Philippe Colombani voit « une déclaration de guerre » dans cette  « annonce populiste destinée à montrer que Macron agit pour le pouvoir d’achat, après les polémiques sur le gasoil. » Il poursuit : « Les profs n’ont pas la compétence et les connaissances pour l’enseigner. J’imagine que ça veut dire qu’on va demander aux professionnels de la conduite d’aller dans les écoles mais comment cela va-t-il se passer ? Qui va les choisir ? Qui va les payer ? »

Actuellement examiné par le Conseil d’État, le projet de loi devrait être présenté fin novembre  au Conseil des ministres, avait indiqué la ministre des Transports, Elisabeth Borne, le 26 octobre.

En 2012, déjà un projet visant à enseigner le code de la route dans les lycées, proposé par Ségolène Royal, avait suscité une vive mobilisation des auto-écoles. Celle-ci avait décidé de faire marche arrière. Pour les syndicats, annoncer une telle mesure avant même le rapport de la mission parlementaire revient également à ignorer la question de l’impact d’un tel changement. 

 

Crédit photo de couverture : DR

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